Le Voisin du Dessus

-« Tiens, y a le voisin du dessus qui déménage ! »

C’est ce que Grand-père me disait chaque fois qu’on entendait gronder l’orage. C’est parce que l’orage, ça fait comme le bruit d’une grosse armoire qu’on déplace sur un parquet sans la soulever. Et même, parfois, il y a des choses encore dedans quand on la déplace, genre des bibelots, de la vaisselle, parce qu’il est un peu fainéant le voisin du dessus. Peut être qu’il est toujours pressé. En tous cas, ça fait du boucan, un gros barouf du diable accompagné de tintamarres. J’me demande même si, de temps en temps, il ne déplace pas non plus le lit. En tous cas, ça frotte, ça traine, puis ça racle. Il doit être sacrement esquinté le parquet du voisin du dessus, si ça se trouve il aime bien la patine. Je l’imagine très bien, déplaçant les meubles sans arrêt et déversant, petit à petit, des litres de cire, par petits nappages, chaque jour cirant, chaque jour cirant. Le précis et le méticuleux au service de la belle patine.

Il doit être une sorte de passionné mono-maniaque; Tant mieux, il en faut. Il ne se laisse pas aller le bougre, il ne se laisse pas faire. Il va jusqu’au bout. Mais qu’est ce qu’il fabrique de sa vie le voisin du dessus ? Que fait-il quand il ne déplace pas les meubles ? C’est lui qui déplace le soleil ? Et si c’est lui, souffle-t-il aussi sur les nuages ? En tous cas, il doit avoir un emploi du temps bien chargé car je ne l’ai jamais croisé dans la cage d’escalier. D’ailleurs, personne ne l’a jamais croisé sur aucun palier, sur aucune marche; Personne ne l’a jamais vu. Alors c’est qu’il emprunte un passage secret. J’aimerais bien le trouver. J’aime beaucoup les passages et j’adore les secrets. Trouver des passages, découvrir des secrets mais par hasard, trouver des choses précieuses. Ce ne sont pas les secrets des gens qui m’intéressent mais les choses incroyables et savoureuses qui sont cachées partout et celles qui ne sont cachées nulle part mais que l’on ne sait pas voir.

Si je ne trouve jamais le voisin du dessus ce n’est pas bien grave. Ce n’est même pas important du tout. je crois bien qu’il s’en fiche au fond. Il n’en a rien à cirer. Il a des cycles de déménagement à accomplir. Il n’a pas fini de rayer le parquet. Et, il n’a pas fini d’élaborer des techniques pour l’aider dans la patine. Il déménage en toutes saisons, quand ça lui chante. Il est assez joueur et se languit de voir son travail aboutir, alors il nous fait tomber des meubles sur le coin de la figure à l’improviste, même en plein soleil quand on se sent bâtisseur et que l’on donne vie à des châteaux de sable. Parfois il me fait penser au mendiant dans Elektre car il a un sens inouï du placement. S’il m’était donné de le croiser, je l’inciterais à apprendre les claquettes. Ça serait une autre façon d’entretenir sa patine. On a l’air bête quand on fait des claquettes mais qu’est ce que ça peut faire ? Ça fait danser en travaillant…

Allez mon vieux, fait nous rêver ! Laisse tes chiffons dans le placard, laisse la cire aux abeilles, enfile tes mocassins ferrés ! Musique maestro ! Danse pour l’orage, fait pleuvoir les notes, les rythmes et les gouttes ! Danse mon ami, danse, donne une âme à ce parquet, qu’il écrive son histoire. Danse mon ami, danse et fait monter les eaux ! Alors, on pourra jouer comme sur la plage à reculer le moins possible et sans cesse, du bout des pieds, se faire lécher par les vagues; Poser un pied une dernière fois sur un morceau de sable prêt à se faire engloutir, comme pour se souvenir qu’il a existé, en marquer l’emplacement pour mieux le retrouver quand les eaux s’en seront allées. Allez, tape du pied, tapote, tape, fait frétiller la poussière, qu’elle se mélange enfin, qu’elle s’aère et s’allège, qu’elle plane lentement en imitant le balancier des feuilles puis dans un lit nouveau vienne se reposer. Change donc ta casquette toi le pousseur de meubles ! Si tu veux je te passe la mienne ou celle de ma soeur, ne t’en fait pas, elle en a plein ! Si ton courant d’air arrive à se glisser jusque sous ma porte, je te les montrerai toutes et tu choisiras celle que tu préfère, celle qui te fait envie, peut être même au pluriel.

Ça siffle à son oreille. Ça doit siffler, c’est sûr. On parle de lui depuis si longtemps qu’il en a hérité des acouphènes. De toutes façons il est à moitié sourd, il n’a plus que ça les acouphènes: un bouquet de fréquences au fond de chaque oreille. De temps en temps il s’arrête et ne fait rien pour mieux les écouter. Il s’amuse à associer les différents parfums aux différentes couleurs en pensant qu’elles sont d’une nature sonore. Tiens, la pluie a cessée ! Il doit en être là. Chaque chose dans sa pièce, de nouveau, à trouvé une place.

erwan tout court.

Il n’y a Plus Rien

Cette histoire est telle que tu la fabriques, tout est possible, l’espace est infini. Les codes ont été décodés, les schémas ont été effacés, il n’y a plus rien !

Plus de questions puisqu’on ne cherche pas de réponses. Plus de doutes puisque les certitudes sont nulles et non avenues et qu’elles nous font mourir, puisque nous voulons vivre. Il n’y a plus de temps, à quoi sert de compter ? Les chiffres sont puissants, leur projet, nous dompter. Le chiffre mène au calcul qui, lui, mène au tableau qui contient tout en cases, qui contient tout en cage.Il n’y a plus de language. Les mots ont plusieurs sens, l’idée change dans l’message. Ce texte ne me dit rien, du tout, ou son contraire, il n’y a plus rien !

Il n’y a plus de jours, plus de nuits, plus d’horaires, plus de cycles. Fais c’qui t’plait quand ça t’chante, l’important c’est d’le faire. Et se sentir heureux…Il n’y a pas d’heure pour dormir, ni chanter, ni écrire, et pas d’heure pour jouer et pas d’heure pour sourire. Il n’y a plus de cauchemars, il n’y a plus d’insomnies, et s’il n’y plus de ciel, et bien, y a plus d’limites, il n’y a plus rien  !

Il n’y a plus d’espèces, que des bronchent qui respirent. Tu n’es qu’un parmi des millions mais tu es mille à l’intérieur. Rien n’est impossible. Bavarde avec une pie et rie avec les hyènes. Soit de marbre face au roc, reste d’huile avec la mer.Cette histoire est telle que tu la fabriques. Les pages sont là, devant toi, blanches. Ecrit tes rêves en gros et crie les à tout le monde.Ton bonheur n’a pas de règles, tu peux le conditionner à ta guise, tu en inventes les règles chaque jour, chaque jour les réinventes. Cesses de te comparer, vis à fond ton histoire. Chaque relation est unique, chaque ami est à part, et c’est une part de toi que tu donnes à chacun, demain matin tu en donneras une autre… Il n’y plus qu’a avancer et en même temps laisser faire. Il n’y plus d’obstacles, plus de cul de sac, plus de ravins, plus de routes: La voie est libre, il n’y a plus rien !

A présent, sort tes tripes, vide ton sac, fout tes pompes aux orties, débarrasse toi de tout, trie et jette, garde que le nécessaire, que ce qui colle à l’âme. Ne t’encombre jamais, de rien, ni de personne. Donne tout à ceux que tu estimes, n’attend rien en retour car l’amour est gratuit. Il n’y a plus de tarifs, plus d’argent, plus de monnaie d’échange et plus de marchandage, il n’y a plus rien !

Ce matin, j’avais en tête le même rêve qu’hier, mais aujourd’hui il n’avait pas le même sens, il s’était développé. Tout ce que j’ai fait avant prend de nouveaux sens, m’offre de nouvelles choses, m’ouvre de nouvelles portes. La musique n’est pas la musique, les images en sont d’autres. Les livres, pourtant digérés, semblent soudain parler un second language. Les notes changent de ton, mes notes se changent, ma voix mue. Tout part de rien et puis tout en repart, on laisse sa vilaine peau et on sort l’air de rien. Ce rien qui nous habille, ces p’tits rien qui font tout. Alors, plus rien n’a d’importance car tout est envisageable. Rien n’est perdu d’avance, rien n’est irrémédiable. Lève le front et soit fier, et fait gonfler tes joues. Et, si ça te rend tout rouge et que tu as l’air bête, c’est qu’tu l’es un peu moins. Et si tu te sens niais et gêné mais léger et bien tant mieux.

Il n’y a plus de pression, il n’y a plus d’atmosphère, il n’y a plus de pesanteur. Tu n’as plus froid, ni faim, tu n’as plus mal au coeur.

Les codes ont été décodés, les schémas ont été effacés, il n’y a plus que toi, et moi, et le reste……et c’que nous allons faire: Il n’y a plus rien !

erwan tout court.

(texte écrit les 6 et 9 février 2011)

La Part de l’Invisible

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En ce monde, il est des choses qui sont invisibles.

Le plus souvent impalpables, non quantifiables,semblants ne pouvoir être, ni attrapées, ni contenues. Invisibles, certes, mais pas sans force, ni consequences; Invisibles mais non dépourvues de texture, emplies d’énergies ainsi que de nourriture, empreintes de magie. Ce sont tout ce qu’elles nous apportent, tous les effets qu’elles ont sur les choses, sur nous mêmes, sur tout ce qui nous entoure, qui nous font sentir leur existence par le biais de tous nos sens et le comportement de notre corps. Nos yeux ébahis, nos oreilles chatouillées, notre peau devenue moite, notre ventre bouillonnant, notre coeur qui s’emballe, notre esprit qui divague parfois au delà de toute raison, font alors qu’elles se matérialisent, prennent forme. C’est à travers tout cela que, finalement, elles prennent corps, qu’autour d’une sorte de squelette, la chair s’agglutine et qu’enfin une peau les recouvre, les rendants ainsi presque humaines, animales tout au moins.

En ce moment même, l’une de ces choses, l’un de ces quasi-spectre, se manifeste à moi. Je suis là, assis à une table, et sur cette table, posée autant que j’essaye de l’être, une bouteille de bière. Aussi étrange que cela puisse paraitre cette bouteille, par essence inanimée -même si son ouverture a libéré le gaz carbonique qu’elle contient, créant ainsi en elle un ballet non chorégraphié de bulles- ne fait rien d’autre qu’être là, attendant d’être bue, vidée de ce qu’elle contient pour enfin être rendue à qui de droit, être remplie à nouveau, refermée et attendre que cela recommence. Pourtant, elle chante.

Elle chante vous dis-je.

Pour l’instant, une  note plutôt aigu. Tantôt brève, tantôt longue selon comment ce qui la produit arrive à maintenir son effet sur la bouteille, et cela semble aléatoire, comme un concours de circonstances. il ne parait y avoir aucun désir, aucune volonté de la bouteille à produire cette note et il parait en être de même pour la chose invisible qui, de fait, la co-produit avec elle. Chacun d’eux a son existence propre et le hasard les fait agir de concert. Le hasard fait bien les choses nan ?

Au fond de moi, je reconnais ce phénomène et cette force qui fait jaillir ce son de la gorge de la bouteille. Et je constate que c’est la meme force qui fait voler les jupes des filles et fait avancer les bateaux; De belles aventures en perspective en somme, de douces sensations. Bien sûr, cela peut mener à la tempête, et nous y mène souvent mais rien de ce qui vaut le coup ne se fait sans épreuves car l’aventure ça déménage, ça nous bouscule. C’est bien. Cela nous fait trouver en nous des ressources que l’on imaginait pas et au passage l’on ressort les choses enfouies en nous, tout ce que l’on repousse lorsque le calme apparent , la fausse quietude nous invite à la fainéantise . Souvenons nous qu’après la tempête, vient le calme, de nouveau, mais sous une autre forme.

Sachons laisser sa place à l’invisible et toutes les choses qu’il nous montre même lorsque l’on ferme les yeux ou que l’on tente de regarder ailleurs. Acceptons toutes les choses, y compris quand elles sont contradictoires. Un chat peut être à la fois mort et vivant. Ce n’est pas grave. Il se peut même que ce soit apaisant en fin de compte.

Pendant ce temps, alors que le chat apprenait à être mort et vivant à la fois, le niveau de la bouteille de bière descendait à mesure que son contenu, de ma bouche à mon estomac, descendait. Avec le concours intermittent de son allié invisible, la bouteille continuait d’égrener des notes tandis que la bière perdait ses bulles, même si ces deux phénomènes n’avaient aucuns liens entre eux. Les notes ont résonné de l’aigu au grave sans aucun soucis de justesse, comme une descente de gamme laissant par hasard s’exprimer des notes non admises en temps réel. Des notes qui existent pourtant mais que l’homme ne laisse pas s’exprimer. Est-ce là toute la beauté du hasard ? Faut-il comprendre qu’en vérité il n’existe pas de fausses notes ? N’est-on pas libres de faire ce que l’on veut, peu importe ce que les autres en disent et ce qui leur fait peur ?

Ce que je sais à cet instant c’est que même vide la bouteille de bière chante encore. Elle émet, à present, la note la plus grave que sa forme lui permet de chanter. Elle est ronde cette note, elle est suave, c’est doux.

Au fond de moi je sais ce qu’il se passe.

Le vent fait chanter ma bière, je crois que c’est un Mi bémol.

erwan tout court.

(30 Avril 2017)

Les Formes De L’Amour

-Parfois ce sera fou, plein de passion,
c’est de l’Amour en forme de fruit.
-Parfois j’ouvrirai trop ma gueule,
c’est de l’Amour en forme de bruit.

-Parfois ce sera flou, les yeux embués par les larmes,
c’est de l’Amour en forme de goutte.
-Parfois, guilleret, j’ferai des bulles,
c’est de l’Amour en forme de coupe.

-Parfois, c’est sûr, j’rêverai d’tes fesses,
c’est de l’Amour en forme de croupe.
-Parfois, j’avoue, ch’rai un peu trash,
c’est de l’Amour en forme de foutre.

-Parfois perdus, les yeux dans l’vague,
c’est de l’Amour sous forme de doute.

-Et parfois j’aurais rien à dire,
c’est de l’Amour sous forme muette.
-Parfois je s’rai doux et moelleux,
c’est de l’Amour en forme de couette.

-Parfois j’dirai n’importe quoi,
c’est de l’Amour sous forme maladroite.
-Parfois j’aurais l’instinct conservateur,
c’est p’tet’ une forme d’Amour de droite.

-Parfois y aura ton corps qui f’ra des bruits,
c’est de l’Amour en forme de prout.
-Parfois y aura des plaies et des blessures,
c’est de l’Amour en forme de croute.

-Et puis parfois on s’ra sereins main dans la main,
c’est de l’Amour sous forme calme.
-Parfois on surf’ra sur la vague,
c’est de l’Amour en forme de palmes.

-Parfois je s’rai content, bêtement, comme ça, pour rien,
c’est de l’Amour en forme de smile.
-Parfois on s’arrachera nos fringues,
c’est de l’Amour sous forme wild.

-Parfois on s’engueulera sur un coup d’tête,
c’est de l’Amour en forme de crâne.
-Parfois ça tiendra qu’à un fil,
c’est de l’Amour sous forme de trame.

-Parfois, on revivra des trucs anciens, ce s’ra pas cool,
c’est de l’Amour en forme de spectre.
-Parfois, aux yeux des autres, on paraitra inatteignables,
c’est de l’Amour en forme de secte.

-Parfois planera un truc qui f’ra barrage,
c’est de l’Amour en forme d’ombre.
-Alors on s’ra dans un brouillard, une purée de poix,
c’est de l’Amour en forme de Londres.

-Parfois j’collerai mon nez au creux d’ton cou,
c’est de l’Amour en forme d’odeurs.
-Parfois j’verrai tes yeux jaloux,
c’est de l’Amour en forme de peur.

-Parfois on s’ra dans l’don, en alternance,
c’est de l’Amour en forme de troc,
-Et toujours je s’rai là, par tous les temps, en toutes saisons,
c’est de l’Amour en forme de roc.

-Et pour tout ça, je s’rai Heureux,
c’est de l’Amour en forme de Coeur.

erwan tout court.

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Otriris

Otriris, c’est la petite sœur d’osiris, la dernière, la petite folle. L’excentrique.
C’est celle qui s’amuse à attacher des fils de couleurs à la queue du chat.

Quand il secoue sa queue dans tous les sens pour mieux les attaquer, joueur insensé, ou s’en débarrasser, bougon ainsi qu’un chat sait l’être, et qu’il fait virevolter tous ces fils, ça la fait rire. Ça la fait voyager.

Alors parfois pendant le temps du voyage, elle ferme les yeux. Et, pour ces instants au moins elle regarde le monde en face. Du moins elle regarde que sous un seul angle à la fois. C’est bien. Ça change.

Otriris est comme sa plus grande soeur, Isis, d’une beauté incroyable, une beauté entière, supérieure à l’idée en soi de la beauté platonicienne. Elle est drôle et tendre et pleine de ressources.
Elle a pourtant été « écartée » car son regard dérange. Il rend les autres mal à l’aise.
Quand elle est a giseh, et qu’elle se tient droite face au profil ouest du sphinx, son œil droit voit la patte avant droite de la créature et son œil gauche contemple une pyramide.
Ces yeux qui ne regardent pas dans la même direction, les autres trouvent ça bizarre…ils disent qu’elle ne peut pas voir, ou pas correctement, que son regard est biaisé et par extension sa perception du monde aussi…ils pensent qu’elle ne voit pas la vérité.
Moi je trouve que c’est ça qui est étrange, c’est ça qui me met mal à l’aise mais bon….

Alors peu à peu…elle s’est retrouvée seule, même Osiris l’a délaissée, trop occupé à faire partie de la mythologie.
Son seul ami était le vieux jardinier de son père. Lui, il trouvait ça plutôt utile d’avoir une jeune amie qui regarde les choses autrement. Elle avait l’étrange faculté d’observer une limace s’approchant lentement d’une laitue d’un œil et de guetter les oiseaux voulant manger des cerises de l’autre.
Le vieux jardinier disait qu’elle avait un pouvoir. Le cyclope était à plaindre, pas elle, celui qui possèderait un troisième œil l’envierait tout de même, sans aucuns doutes.
Ils riaient beaucoup tous les deux.
Elle était capable de toutes les facéties, et de toutes les singeries possibles et capable d’être toute calme, élégante, belle dans sa grandeur de femme, ayant les gestes les plus doux et raffinés.
Et parfois elles s’amusait à loucher.
Elle louchait a l’envers. Ses yeux venaient se fixer au centre de leurs orbites et regardaient droit devant eux. Au regard du chanceux qui se trouvait en face s’offrait alors le plus beau des cadeaux. Une âme toute pleine, concentrée dans ces deux pupilles, absolue, une connection unique.

Le vieux jardinier, ça le faisait sourire rien que d’y penser. Il était bien plus riche que tous les pharaons de tous les continents réunis car il était le seul à connaître ce trésor.

 

erwan tout court.

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